C'est vers 1620 que des potiers venus de Moustiers vont s'installer dans la vallée de la Haute-Huveaune autour de la ville de Saint-Zacharie. Les poteries sont des modèles utilitaires mais de bonne qualité. Bien tournées, ces poteries sont ensuite couvertes d'engobe blanche ou rouge qui permet des décors contrastés.

La production au 18ème siècle est très importante et au moins 20 ateliers réalisent des poteries en grande quantité dont la qualité est cependant en déclin dès la fin du 18ème siècle afin de produire vite une poterie vendue dans toute la région mais aussi au Canada, aux Antilles ou encore au Sénégal.

Dès le début, les potiers d'Aubagne ont de nombreux liens professionnels ou familiaux avec ceux de Saint-Zacharie. La grande époque d'Aubagne commence plus tard que celle de ce dernier centre car c'est au 19ème siècle que la croissance va s'accélérer.

16 poteries en 1825; 40 en 1878! Si le 20ème siècle voit ce chiffre diminuer, la production va s'industrialiser et continuer à progresser.

Le sifflet le plus connu d'Aubagne est le sifflet à eau en forme de chevrette à une anse en panier. Ce sifflet est appelé par certains Aubagnais le darnaga (la pie grièche). Les catalogues anciens nous montrent l'existence de plusieurs autres modèles puisqu'en 1907 étaient vendus:

• les rossignols communs,
• les cruches à sifflet fines

Si des lecteurs possèdent des catalogues anciens des fabriques d'Aubagne montrant des modèles de sifflets, ils peuvent envoyer une copie ici pour faire avancer cette étude.

Le sifflet le plus courant d'Aubagne rencontré dans les musées est en forme de cruche sur piédouche avec une anse supérieure en panier.

Les modèles anciens ont un col de cruche plus allongé quand les modèles récent ont une forme plus arrondie.

Tous les sifflets anciens ont une glaçure verte ou plus rarement une glaçure jaune paille posées sur engobe blanc. Le sifflet est glaçuré en marron.

Ce modèle est fabriqué dès 1920 comme le prouvent certains sifflets entrés dans les musées à cette époque. Il a sans doute été produit sans changement pendant plusieurs décennies.

Si sa cigale de céramique symbolise la Provence, L. Sicard, de famille ancienne de potier, a fait aussi de la terre cuite et des trompettes de saint-Jean.

Dans la deuxième moitié du 20ème siècle (jusqu'aux années 1970?), un potier a fabriqué également de multiples rossignols. Ceux-ci sont plus petits que les modèles traditionnels et ont des glaçures variées vert clair ou mélangées avec du jaune ou bleu. Ces sifflets étaient vendus dans de nombreuses foires de la région.
(merci aux Aubagnais de me transmettre le nom de ce potier et tout autre renseignement le concernant)

Il est rare de pouvoir présenter la production actuelle de sifflets d'un centre potier en France. C'est grâce à la famille Massuco que cette production est toujours vivante à Aubagne et dans le sud de la France.

Cette famille produit des "taraïettes" depuis les années 1950 et en particulier les rossignols. Ils sont les seuls en Provence à pouvoir vivre de cette production de poterie miniature. La terre et l'engobe viennent encore d'Aubagne ce qui explique la parfaite continuité avec les modèles anciens d'Aubagne.

Heureusement, le tampon apposé sous la base permet d'identifier ces sifflets. A coté du vert et du jaune traditionnel, les rossignols simplement glaçurés sans engobe ou oxyde présentent une belle couleur miel.

Ces sifflets sont encore vendus dans les foires locales.