: Les potiers traditionnels

 
 
La fabrication de sifflets s'est faite dans toutes les régions européenne mais, à de rares exceptions, seuls quelques ateliers dans chaque centre potier réalisent ces objets en complément de la production usuelle.
Ce type de fabrication est tellement annexe que la production est anonyme avant le 20ème siècle mais on peut néanmoins relever quelques points caractéristiques.

 
  Les dynasties de faiseurs de sifflets
Rencontrer des dynasties parmi les producteurs de sifflets n'est pas étonnant. Le schéma traditionnel de transmission du métier de père en fils s'applique également pour ce savoir-faire. On peut ainsi citer pour la France:
  • les Lapoutoire dans la Sarthe
  • les Talbot à la Borne
  • les Friedmann en Alsace
  • les Robin dans la Drôme...


Poterie Robin à Poët-Laval(Drome)
four à charbon construit en 1857
 
  Une production de complément
Rares sont les potiers traditionnels spécialisés dans la fabrication de sifflets. La fabrication se fait le plus souvent le soir à la veillée.
M Robin, potier à Poët-Laval raconte ainsi:
"Mon père faisait une dizaine de sifflets le soir à la veillée puis tournait les cruches quand il avait un carton de sifflets"
Dans beaucoup de cas, le potier ne réalise pas lui même les sifflets des sifflets à eau. Ce travail est fait par des femmes ou des personnes âgées du village qui gagnent ainsi un petit revenu.
Les femmes sont d'ailleurs très présentes dans la fabrication des sifflets. Si le tournage est un métier très physique, le modelage des sifflets est une activité que les femmes de potier ont souvent réalisé. Ce savoir faire peut même se transmettre de mère en fille dans certaines familles qui complètent ainsi le revenu de la ferme.
Dans le Sud-ouest à Sémézies-Cachan, deux soeurs étaient devenues très habiles à cette fabrication. L'une d'elle, Justine Duprat, épouse Larée, fabriquaient ainsi deux mille sifflets par an en 1891. A la fermeture des fours du village vers 1880, elle portait ses sifflets à cuire au potier de Saramon, village voisin.
Plus récemment, tous les potiers anciens se souviennent encore de ces hommes qui venaient une ou deux fois par an pour fabriquer ou cuire leurs fournées de coucous.